Le Pont del Garric
Le pont du Garrit traverse la Dordogne, entre Berbiguières et Saint-Cyprien. Ce pont, ouvert à la circulation en août 1894 après plus de 2 ans de travaux, appartient au patrimoine industriel du 19ème siècle qui, avec l'arrivée des chemins de fer, a changé profondément les conditions de vie des hommes ainsi que toute la vie rurale en Périgord Noir.
Il a remplacé le bac utilisé jusqu'alors par la population locale et les producteurs de tabac en feuilles de la région de Saint-Cyprien.
Édifié en amont du pont de chemin de fer ( 1882 ) par l'entreprise Hachette et Driout de Saint Dizier ( Haute-Marne ), ce pont métallique de type Eiffel enjambe la Dordogne sur une longueur d'un peu plus de 176 mètres. Il se compose de trois travées métalliques solidaires de 67,50 mètres de portée pour la travée centrale et de 54 mètres pour les travées de rive. Les poutres de tête sont à treillis à grandes mailles, de 5,83 mètres de haut et 3,80 mètres d'espacement d'axe en axe.
L'artisanat de Saint-Cyprien a également joué un rôle important dans sa construction : peinture, maçonnerie, taille de pierres et infrastructure. Les deux piles sont en maçonnerie et mesurent au sommet 2,80 mètres d'épaisseur.
La voie charretière de 2,40 mètres de large avait été conçue pour le passage dans un seul sens, les ingénieurs et les élus ayant considéré que l'affluence sur le pont ne pouvait avoir lieu que les jours de marché à Saint-Cyprien et ce, dans un seul sens : aller le matin et retour le soir.
Après presque un siècle de bons et loyaux services, le pont du Garrit a été fermé à la circulation en 1991 avec la mise en service du pont de la Vallée.
Les cyclistes, les randonneurs, les vacanciers et les pêcheurs ont fort heureusement pris possession de l'ouvrage, apportant ainsi leur soutien au patrimoine et au tourisme écologique.
Pourquoi construire un pont au Garrit ?
Ce coin du Garrit, entre Berbiguières, Saint-Cyprien, Castels, Allas les mines... est chargé de l'histoire des cimenteries, de la pêche et de la batellerie, de l'agriculture de la vigne et du tabac. Les habitants de Saint-Cyprien et des communes environnantes réclamaient depuis longtemps la construction d'un pont sur la Dordogne aux abords du passage du Garrit, pour remplacer le bac, seul moyen à l'époque de franchir la Dordogne à cet endroit.
Dès 1869, un projet d'un pont à péage en maçonnerie était étudié en raison du tracé initialement prévu du chemin de fer sur la rive gauche de la Dordogne, opposée à la ville de Saint-Cyprien avec une gare située en face du bac du Garrit. Mais le service de la construction du chemin de fer opéra un changement de tracé, la voie ferrée franchissant la Dordogne au bac du Garrit pour se diriger vers Saint-Cyprien, la mise en service s'effectuant en 1882.
Mais le chemin de fer n'était pas fait pour les communications de voisinage et les trafics locaux. Saint-Cyprien, chef-lieu de canton, offre les services de perception et de justice de paix, et est le siège d'un magasin de tabacs en feuilles où les communes avoisinantes doivent livrer leurs récoltes. Alors en 1891 la municipalité de Saint-Cyprien remet le projet sur le tapis, avec l'adhésion d'un grand nombre de communes avoisinantes : Allas de Berbiguières ( aujourd'hui Allas les mines ), Audrix, Berbiguières, Bézenac, Castels, Saint-Chamassy, Cladech, Le Coux et Bigarroque, Saint-Germain de Belvès, Grives, La Chapelle-Péchaud, Marnac, Mouzens, Siorac, Tayac, Tursac, Veyrines de Domme, Saint-Vincent de Cosse...
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